Ce qui nous a amené au Moyen-Orient

J'ai eu une question d'un ami qui voulait savoir qu'est-ce qui nous avait amené au Moyen-Orient.  C'est une très bonne question alors voici notre histoire...

Jonathan et moi avions ce rêve qu'un jour nous pourrions vivre à l'étranger tout en travaillant.  Mais nous voulions que ce soit fait de façon organisé, planifié et sans danger pour notre famille. Nous voulions que ce soit un travail payant et non bénévole et que toute la famille soit incluse dans le contrat (moi et les enfants). Honnêtement, c'était presque irréaliste comme projet car pour arriver à cela, il faut de l'expérience à l'étranger mais nous n'en avions pas vraiment encore.  Par contre, nous sommes assez déterminé alors nous n'avons jamais baissé les bras et nous avons cherché et cherché sans relâche (et nos amis et membres de notre famille pourraient vous en parler de long en large car nous eu de nombreuses opportunités qui n'ont jamais aboutis et oh combien de fois avons-nous été déçus).  

Avant d'arriver au Qatar, ça faisait déjà presque 4 ans que nous attendions cette opportunité.  Jonathan a envoyé son cv et rencontré un nombre incroyable de gens dans le but de se faire connaitre pour qu'un jour quelqu'un se souvienne de lui pour un contrat à l'étranger.  Notre très grand avantage a toujours été notre mobilité et évidemment notre capacité d'adaptation à l'étranger.  Nous étions convaincu que notre famille avait la force de vivre un tel projet.
  

Une des raisons pourquoi Jonathan a accepté le projet à Fort McMurray, dans les sables bitumineux comme chargé de projet, a été principalement pour l'expérience de travail et bien entendu pour la paye car ce n'est pas un endroit facile où travailler.  C'est un milieu assez hostile.  Combien d'hommes avons-nous vu "tomber" en dépression ou en situation de divorce  suite à de nombreuses années de travail dans les camps de travailleurs à Fort McMurray... Non, ce n'était pas facile et je dirais même que Jonathan commence à peine à reprendre le sommeil manqué de ses 8 mois passé la-bas.  Par contre, c'est en lien direct avec le travail qu'il y a effectué que nous sommes ici.  

Son employeur, Construction Solimec, une entreprise de Montréal avait commencé à développer le marché du Moyen-Orient et se sentait prêt à envoyer un des leurs pour officiellement représenter l'entreprise.  Ils se sont associés avec une entreprise locale (du Qatar et Kowait) et de façon très rapide, ils devaient envoyer quelqu'un.  Ils ont contacté Jonathan.  Ils savaient qu'il était très mobile et capable de partir vite.  Nous avons eu l'offre à la fin novembre 2009 pour un départ en début 2010.  C'était très rapide surtout qu'à ce moment, toute notre petite famille vivait temporairement à Edmonton en Alberta pour être plus près de Jonathan.  En début janvier 2010 je suis retournée à Gatineau au Québec pour vendre tout nos biens au lieu des entreposer, vendre la maison, le véhicule etc... j'avais 3 semaines pour tout faire cela.  Heureusement j'ai eu beaucoup d'aide de mon beau-père et de mes amies Cuquita et Sonia. Du support moral j'en ai eu énormément aussi.  C'était génial de me sentir si bien entourée.  De son coté, Jonathan n'était pas disponible pour m'aider car il devait se rendre immédiatement à Doha pour préparer son futur travail, nous trouver une maison, écoles pour les enfants et tout ce qu'un déménagement à l'étranger implique.  Il était encore plus épuisé à son retour.  La dernière semaine de janvier, nous l'avons passé tous ensemble à Gatineau à finaliser nos papiers, fermer la maison et surtout passer un peu de temps avec nos merveilleux amis.  

Ici, Jonathan occupe le poste de Chargé des Opérations pour Construction Solimec en association avec Imco Construction.  Il est le seul étranger des pays de l'ouest dans le bureau.    Il travaille en anglais et autour de lui ça parle arabe, philippins, indoux ou autres langues.  Il est interdit de fumeux dans les bureaux mais ça fume quand même.  L'air climatisé est branchée au maximum alors il fait très froid à l'intérieur et trop chaud dehors. C'est tellement typique d'ici!!


Il occupe le rôle de coordonateur entre IMCO et SOLIMEC pour l'estimation de coûts de projets dans le domaine du pétrole et du gas.  Ceci est un nouveau défi pour lui.  Heureusement il est vraiment bien encadré et soutenu pour l'équipe de Montréal.  Ils se parlent régulièrement via Skype et par courriels.  Mais il ne faut pas oublier le décalage horaire de 7 heures plus tard qui rend cela un peu complexe. 

Nous n'avons pas changé l'heure donc il y a quelques semaines c'était encore plus compliqué car il y avait 8 heures de différence c'est-à-dire toute une journée de travail.  Très souvent, soit il reste plus tard au bureau, soit il fait ses appels de la maison avec Skype.  De plus, nos semaines de travail sont différentes.  Nous commençons notre semaine le dimanche pour terminer le jeudi.  Les employés de Imco ont même le jeudi après-midi de congé mais sont de retour le samedi.  Jonathan a modifié son horaire pour avoir le plus de temps en commun avec Montréal.  Donc, il prend le vendredi de congé comme tout le monde ici et le samedi comme pour la plupart des autres entreprises.  Il arrive parfois qu'il doive aller travailler le samedi pour fermer une soumission.  Ça fait parti du plaisir de vivre à l'international.  Nous devons nous adapter au besoin.  

(photo du bureau de IMCO à Doha, Qatar)

Le but de Solimec est d'avoir un employé de façon permanente au Qatar.  C'est la raison principale pourquoi nous sommes ici en famille. Rarement, les hommes acceptent de déménager de façon permanente sans leur famille et au Qatar, c'est plus acceptable d'occuper un poste en étant marié et avec sa famille.  Pour l'instant, nous avons un contrat d'un an afin de savoir si cela vaut la peine pour Solimec.  Dans quelques mois, nous verrons si notre contrat sera renouvelé ou pas.  Nous savons très bien qu'il se peut que tous les efforts que nous avons fait pour nous installer, adapter, etc soient inutiles et devrons retourner au Canada.  Mais pour nous c'est un petit risque car nous vivons pleinement chaque journée en espérant très fort et en fournissant toute l'énergie nécessaire pour vivre ici de nombreuses années.  La vie est belle ici malgré tout.  Très très belle.   Le stress est différent et changer "le mal de place" fait du bien.  

Passez un beau lundi!

Sophie